Que reviennent ceux qui sont loin
- De Pierre Adrian
- Editeur : Gallimard (folio)
- Date de parution : Mai 2024
Présentation
«Là, sur la route de la mer, après le portail blanc, dissimulées derrière les haies de troènes, les tilleuls et les hortensias, se trouvaient les vacances en Bretagne. Août était le mois qui ressemblait le plus à la vie.»
Revenu passer l’été dans la grande maison familiale du Finistère, entre après-midi à la plage, amours naissantes et fêtes sur le port, un jeune homme bascule doucement de l’enfance à l’âge adulte.
Observant un petit cousin qui lui ressemble, il mesure avec mélancolie le temps qui a passé. Au cours de ce mois d’août, joies et déchirements de la vie s’entrechoqueront.
Le petit mot de Nathalie
Pour l’instant, je ne peux vous dire si l’écriture est belle, incisive, rythmée ou poétique… Peut-être tout ça à la fois !
Je ne peux vous le dire car je suis plongée dans un bain d’émotions…
Je frissonne et les yeux, derrière les lunettes, sont comme embués…
L’enfance, ses odeurs, ses couleurs et… ses absents.
L’enfance et ses vacances en Bretagne au bord de la mer, dans la grande maison familiale…
Du bonheur iodé !
L’auteur, à deux années près, a l’âge de ma fille ainée, et pourtant, ce qu’il raconte… ce sont mes vacances en Bretagne dans la maison des Côtes, qui ne sont pas encore d’Armor, mais du Nord, mes escapades grincheuses du haut de mes 10 ans – parce que là-bas il n’y a rien, qu’on s’y ennuie – au bout du bout du Finistère !
Là-bas il y avait Clet et Jacques et puis Ambroise, ce grand-père qui me faisait un peu peur, la mer et ce lavoir en ciment dans lequel on vidait les poissons et dans lequel je devais me laver…
Que ne donnerais-je pour y revenir, retrouver l’odeur du poisson que mon grand-père mangeait au petit-déjeuner en face de mon chocolat chaud et de ma crêpe…
Là-bas, il y avait mamie Denise et Mamy Blue, mon arrière-grand-mère qui changeait les chaines de sa télé du bout de sa canne.
Que ne donnerais-je pour réentendre le bruit de la pompe à eau que nous devions actionner avec mes sœurs après la plage et avant de rentrer dans la maison chercher un goûter de madeleines achetées au marché du jeudi matin…
Je suis transportée dans mes souvenirs, mes douceurs d’enfance, j’entends de nouveau les voix de ma grand-mère et de mon oncle qui m’avait emmenée pour la première fois en « boîte ».
Envie de le partager avec mes enfants qui n’ont pas connu la grande maison de la Banche, qu’ils puissent effleurer, sentir, l’époque d’où je viens…
Envie de le partager avec les amoureux de la Bretagne, de la mer qu’il faut aller chercher loin et dans laquelle il faut marcher longtemps pour avoir, finalement, l’eau aux genoux !
En fait, ce livre est nostalgie poétique, à lire écrasé sous le soleil ou caché sous le plaid d’un vieux canapé élimé…