Il est des hommes qui se perdront toujours
- De Rebecca Lighieri
- Editions P.O.L. fiction
- Date de parution : mars 2020
Présentation
Il est des hommes est un roman noir, au sens où il ambitionne de dire quelque chose du monde social, de sa dureté, de sa folie, de sa barbarie. Un roman qui se confronte aux forces du mal, qui raconte l’enfance dévastée, l’injustice, le sida, la drogue, la violence dans une cité de Marseille entre les années 80 et 2000.
Le narrateur, Karel, est un garçon des quartiers Nord. Il grandit dans la cité Antonin Artaud, cité fictive adossée au massif de l’Etoile et flanquée d’un bidonville, « le passage 50 », habité par des gitans sédentarisés. Karel vit avec sa soeur Hendricka et son petit frère Mohand, infirme. Ils essaient de survivre à leur enfance, entre maltraitance, toxicomanie, pauvreté des parents, et indifférence des institutions.
Le roman s’ouvre sur l’assassinat de leur père. Les trois enfants vont s’inventer chacun un destin. Karel s’interroge : « Qui a tué mon père ? » Et fantasme sur la vie qu’il aurait pu mener s’il était né sous une bonne étoile, s’il avait eu des parents moins déviants et moins maltraitants. Il se demande s’il n’a pas été contaminé par la violence, s’il n’est pas dépositaire d’un héritage à la fois tragique et minable, qui l’amènerait à abîmer les gens comme son père l’a fait. Il veille sur son petit frère et voit sa soeur réussir une carrière au cinéma.
C’est aussi le roman de Marseille, d’avant le MUCEM et d’avant la disparition du marché de la Plaine, qui constitue la géographie sentimentale du livre. Et c’est une plongée romanesque dans toute une culture populaire dont l’auteure saisit l’énergie et les émotions à travers les chansons de l’époque, de Céline Dion à Michael Jackson, en passant par IAM , Cheb Hasni, Richard Cocciante ou Elton John.
Le petit mot de Nathalie
Une maison d’édition que j’affectionne particulièrement… Une couverture toute blanche sobre et élégante… Envie de prendre ce livre dans mes mains et de caresser ce titre poétique…
Une quatrième de couverture courte et énigmatique : « L’espérance de vie de l’amour, c’est huit ans. Pour la haine, comptez plutôt vingt. La seule chose qui dure toujours, c’est l’enfance, quand elle s’est mal passée »
Comment vous recommander ce livre sans trop en dire, sans dévoiler l’histoire de la famille de Karel, de son histoire à lui racontée par lui.
Histoire d’amour et de violence, âpre et cruelle. Une histoire au masculin écrite magnifiquement par une femme.