Les sources
- De Marie-Hélène Lafon
- Editions Buchet/Chastel
- Date de parution : janvier 2023
Présentation
La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l’érable, mais elle n’entre pas dans la maison. Elle n’y entrera plus.
Elle serait venue même sous la pluie, même si l’après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c’est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu’elle a de la chance avec la lumière d’octobre, la cour de la maison, l’érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu’à elle dans l’air chaud et bleu.
Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de tous
Le petit mot de Nathalie
Un roman de Marie-Hélène Lafon !
Une occasion de se réjouir pour tous ses lecteurs et pour ceux, qui comme nous, ont eu la chance de la rencontrer à la Canopée ou sous les étagères d’autres librairies.
Madame Lafon écrit aiguisé !
Les lèvres serrées sur la réalité de son personnage : Elle, la mère, la femme.
Nous ne saurons pas vraiment qui elle est, qui est sa famille : Pas d’explication, pas de narration.
Un moment dans la vie de cette femme ; des questions, des constats, de la dureté, peu d’indulgence, de la peur sournoise et épaisse
Le corps, toujours et encore, au creux de cette campagne rude et âpre du Cantal.
Soulages, Fridières, La Santoire… des paysages, des rivières comme des personnages plantés là et incontournables
Marie-Helène Lafon m’a dit après la soirée à la Canopée que les personnes venues la rencontrer, « écoutaient avec les dents » !
Elle, elle écrit avec les dents, le ventre et tout le corps. Elle nous englue dans quelque chose d’épais, de lourd alors même que son écriture est tendue et acérée.
Le malaise, palpable et pesant. L’écriture, un trait de lumière.